Sport et technologies : un duo au service de la performance
Le sport a bien évolué ces dernières années, les performances sont toujours plus impressionnantes et chaque année, de nouveaux records sont établis. Ces nouveaux records battus sont en partie rendus possible grâce aux nouvelles technologies développées ces dernières années.
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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE LA PRATIQUE SPORTIVE DE HAUT-NIVEAU
Au siècle dernier, les sportifs de haut niveau ne comptaient que sur leur talent pour rafler les premières places. Aujourd’hui, la technologie prend part au projet et à tous les niveaux. Qu’il s’agisse de l'entraînement, de la récupération, des soins, du matériel ou de la compétition en elle-même, le sport de haut niveau est truffé de technologies et d’innovations high-tech.
Désormais, certains scientifiques dédient toutes leurs recherches au sport et à l’amélioration des performances des sportifs. Et même si certaines découvertes ont causé des tricheries, d’autres ont permis de repousser les limites des sportifs en toute honnêteté.
Améliorer l’équipement pour battre des records
Améliorer l’équipement des athlètes leur permet de dépasser des limites qui paraissaient infranchissables il y a seulement quelques années. Par exemple, sur les courts de tennis, la différence entre deux joueurs peut se jouer seulement sur l’endurance. Par conséquent, le matériel comme les raquettes, leur cordage, les balles ou les chaussures, doivent résister sur toute la durée d’un match et d’un tournois, mais doivent également atténuer et soulager la fatigue des joueurs (amortissement des vibrations, adhérence, etc).
Il en est de même pour le vélo de route, un sport suivi et pratiqué par des millions de personnes à travers le monde. L’équipement complet des cyclistes de notre époque n’a rien à voir avec celui des cyclistes du siècle dernier : invention du dérailleur dans les années 30, du pneu haute pression, du casque expansé, du guidon triathlète, de la pédale automatique, de la roue aérodynamique, du cadre carbone monobloc, etc. Ces nombreuses innovations ont fait passer, en un peu plus d’un siècle, la vitesse moyenne du vainqueur de 25 à 40 km/h.
Ironie du sort, certaines innovations matérielles sont tellement performantes qu’elles ont été interdites d’utilisation. Bien connue, l’histoire des combinaisons en polyuréthane a fait le tour du monde. Introduites en natation en 2008, cette combinaison reproduit la peau d’animaux aquatiques tel que le requin afin de favoriser la glisse subaquatique. Fabien Gilot, membre du relais 4 x 100 m de l’équipe de France lors des championnats du monde de natation à Rome en 2008, raconte : « Je suis quelqu’un de plutôt longiligne, pas forcément avec de grandes épaules, ni de gros bras. Avant, j’arrivais à glisser dans l’eau ; maintenant, la combinaison me porte. Le paramètre puissance a pris le dessus sur le paramètre glisse ». Grâce ou à cause de cette combinaison, plus d’une centaine de records du monde ont été battus aux jeux olympiques de Pékin. Cette combinaison a été interdite dans les compétitions.
Un meilleur équipement pour plus de sécurité
Dans certaines disciplines sportives, il est primordiale de garantir la sécurité des athlètes. Par exemple, dans les sports de vitesse comme la luge, la roller skating ou encore le cyclisme et le VTT de descente, les athlètes font face à de réels dangers de blessure ou même de mort. Le casque est donc devenu indispensable pour protéger la tête du participant. L’enjeu, réside par conséquent, dans la conception de casques performants en terme de sécurité, mai qui ne gênent pas le confort de l’athlète. De nombreux paramètres entrent alors en compte : robustesse, légèreté, aérodynamisme, etc.
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Les répercussions des évolutions technologiques sur une discipline sportive
Le saut à la perche est le parfait exemple d’une évolution technique à l’origine de l’évolution de toute la discipline. A la fin du 19ème siècle, les perches étaient en bois, puis en bambou, beaucoup plus souple, au 20ème siècle, ensuite en aluminium et enfin en fibre de verre depuis les années 60. En fonction des matières utilisées, les athlètes ne font pas appel aux mêmes aptitudes. En 1912, l’américain Marc Wright est le premier homme à passer au dessus des 4m02 en saut à la perche, il est aussi le premier recordman du monde de la discipline. Aujourd’hui, le record est de 2m14 plus haut, c’est le français Renaud Lavillenie qui le détient avec un saut à 6m16 en 2014. Outre la performance, ces perches souples ont rendu les sauts beaucoup plus impressionnants se rapprochant aujourd’hui davantage de la gymnastique que de la course d’élan et de la performance de saut.
Une autre discipline aurait pu connaître une pareille évolution. En 1981, l'Allemand Peter-Michael Kolbe remporte le titre de champion du monde avec un aviron amélioré par ses soins : il remplace son siège mobile par un siège fixe. A l’inverse, les rames, elles, étaient devenues coulissantes. Il avait alors conçu une embarcation beaucoup plus stable permettant ainsi de gagner jusqu'à 10 secondes sur une course de 2000 mètres. Bien entendu, la question de l'égalité entre les compétiteurs s'est retrouvée au centre des débats. Et au lieu de s’emparer de cette révolution technique, cette technologie a finalement été considérée comme révolutionnant trop la pratique de l'aviron et a été interdite.
Améliorer les techniques d’entraînement
Les pôles sportifs nationaux ou les plus grands clubs sportifs sont tous dotés des meilleurs coachs mais également des meilleures technologies en matière de soin et d’entraînement. Aujourd’hui, c’est grâce à la collecte et l’analyse des données que la technologie est désormais capable de prévenir les potentielles blessures des athlètes.
Mac-Lloyd, une start up française conçoit des boîtiers capables de mesurer les paramètres physiques des joueurs (position, accélération, etc) et physiologiques (rythme cardiaque, fréquence respiratoire, etc), avant de les transmettre à des logiciels d’analyse. Les entraînements sont optimisés et les données, retranscrites en temps réel aux entraîneurs, permettant ainsi de savoir si un joueur se fatigue ou au contraire si il peut puiser davantage dans ses ressources physiques. D’autres solutions, permettent également de collecter et d’analyser des statistiques de jeux. Cela permet, après coup, aux entraîneurs de disséquer un match et les performances de chaque joueur.
Plus surprenant, au Japon, l’équipe nationale de volley-ball s’entraîne désormais contre des robots. Leurs adversaires robotisés sont programmés pour répondre notamment aux smashs des joueurs et à toutes sortes de contres, de manière à augmenter la difficulté des matchs d’entraînement.
RESTER VIGILANT ET S’ÉLOIGNER DES DÉRIVES
En vue de l’évolution rapide de l’assistance technologique, les athlètes se munissent de supports technologiques qui optimisent leur performance sportive. Des sujets liés à l’éthique ont fait leur apparition suite à cette avalanche de technologie dans le monde du sport : l’intelligence artificielle, les coachs sur écrans pourraient faire disparaître les humains; le risque de récupération des données de santé, de performances, de progression peuvent faire l’objet de convoitises aussi bien chez les sportifs amateurs que chez les sportifs de haut-niveau; ou encore la question du transhumanisme, à savoir l’augmentation de nos capacités physiques grâce à la technologie, afin de devenir des surhommes, ici la cas du golfeur Tiger Woods, qui s’est fait opérer des yeux pour améliorer sa vision.
Aujourd’hui, la technologie repousse les limites de l’humain et lui permet d’aller toujours plus loin, plus haut et plus vite. Des questions légitimes viennent donc se poser à nous : alors que l’éthique du sport est la volonté de se surpasser, à partir de quel moment la technologie prend le pas sur les véritables performances de l’athlète ? Peut-on arriver à dénaturer une discipline sportive du fait d’un apport technologique trop prégnant ?