51%
des déplacements
à Paris, se font à pied
Que ce soit pour des raisons écologiques, économiques ou pour une question de praticité, nous sommes de plus en plus nombreux à laisser nos voitures dans nos garages et à chercher une autre solution pour se déplacer. Trottinette, vélo, gyropode, gyroroue, hoverboard, skateboard, électriques ou manuels… si certains ont toujours existé et que d’autres ont pu être considérés comme des gadgets, ils sont devenus des moyens de transport à part entière et font désormais partie de nos paysages urbains.
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Le skateboard comme moyen de transport en ville
Les transports prennent une place importante dans le quotidien des gens, à la fois en matière de temps et de budget. Qu’il s’agisse d’un déplacement professionnel quotidien ou ponctuel, ou d’un trajet dédié aux loisirs, en moyenne, les Français passent entre 60 et 80 minutes par jour dans les transports. Bien qu’indispensables à notre mode de vie, les transports sont le premier poste d’émission de gaz à effet de serre en France avec 36 % des émissions. Alors que notre société se préoccupe de plus en plus de son impact sur l’environnement, les usagers de la route se tournent davantage vers des modes de transport propres et vers les innovations qui favorisent une mobilité douce et vertueuse.
Vers un mobilité vertueuse
Alors qu’une personne sur trois est en surpoids et une sur dix est obèse, les différents types de mobilité douce apparaissent comme le meilleur moyen de lutter contre la sédentarisation des citadins, où le travail physique tend à disparaître.
De même, l’aspect écologique est loin d’être négligeable, en effet, cela permet d’éviter jusqu’à 700 kg de CO2 rejetés dans l’air pour un trajet domicile-travail de 10km pendant un an en privilégiant le vélo plutôt que la voiture.
Les coûts d’entretien sont également bien moins onéreux que pour une voiture ! C’est au sein des grandes villes, que les urbains optent pour une mobilité plus écologique, plus économique, qui fait gagner du temps et qui permet de pratiquer une activité sportive régulière, autant d’avantages qui séduisent de plus en plus d’usagers et de collectivités.
Sans être très originale, la marche à pied est l’exemple parfait de mobilité active : écologique, économique et bonne pour la santé, elle est très pratiquée en milieu urbain. En effet, plus on se rapproche des centres-villes, et en particulier des grandes villes, plus la marche est pratiquée. En 2008, la marche comptait pour 51% des déplacements à Paris et pour 30% environ dans sa banlieue. (Source : Solère R. au colloque : Développer la marche en ville, Paris, 15 septembre 2011).
La ville de Londres, tente de faire marcher davantage ses habitants pour désengorger son métro. En effet, elle a développé “Tub and Walk”, une initiative qui fait prendre conscience aux londoniens, que pour quelques stations de métro, il est plus facile, plus rapide et plus agréable de marcher. Désormais, les plans de métro, indiquent tous les trajets piétons possibles de station à station, avec leur temps de trajet.
Enfin, en plus d’être bonne pour la santé et pour l’environnement la marche à pied, en ville, permet de créer du lien. En effet, la géographe Sonia Lavadinho explique dans une interview au Monde que marche à pied et lien social “sont corrélés”. En effet, les collectivités qui développent des zones de rencontre, créent “des zones apaisées où tous les modes se mélangent et où les piétons ont la priorité, c’est alors que les sociabilités reprennent.”
Le grand gagnant de la mobilité douce est le vélo ! Avere-France et Mobivia dévoilent les résultats de leur 4ème baromètre réalisé par l'Institut IPSOS sur "Les Français et la mobilité électrique" (septembre 2018) et les chiffres sont sans appel : 26% des français utilisent régulièrement un vélo pour se déplacer et 42% sont intéressés par l’achat d’un vélo à assistance électrique, un chiffre en hausse de 6 points par rapport au sondage de 2016. Ces tendances se confirment à la caisse des magasins : en 2017, 2 782 000 vélos ont été vendus en France. Pratique et écologique, le VAE s’est retrouvé propulsé sur le devant de la scène, ses ventes ont augmenté de plus de 90% en France, ce sont plus de 255 000 vélos électriques qui ont été vendus en 2017, selon l’Union Sport & Cycle. Leur moteur électrique permet au cycliste de parcourir de longues distances, plus longtemps et plus vite sans s'épuiser. Cette aide rend les déplacements à vélo ludiques et agréables, c’est alors que les VAE ne sont plus seulement considérés comme un effet de mode mais bien comme un moyen de transport urbain.
Plus qu’un mode de déplacement, le vélo est aujourd’hui un prétexte à la découverte : contrairement à l’avion, au train ou à la voiture, le trajet pour se rendre d’un point A à un point B, fait partie intégrante du voyage ! La destination n’est plus seulement une finalité.
Alors qu’au cours des dernières décennies les villes ont été pensées prioritairement pour les voitures, (parkings extérieurs et souterrains, périphériques, voies larges, etc), les cyclistes obligent, aujourd’hui, les collectivités à revoir leur manière de penser et de concevoir les villes. Le vélo est devenu un moyen de transport urbain très performant sur des distances inférieures ou égales à 6 km, où les usagers de la route souvent coincés dans les embouteillages. Ils retrouvent alors autonomie, liberté et ponctualité et maîtrisent de nouveau leurs déplacements.
Plusieurs grandes villes ont donc décidé de soutenir activement le cyclisme, à l’image de Brooklyn, d’Amsterdam ou de Londres. Ces villes ont vu naître un véritable mouvement hipster autour du vélo, qui s’est ensuite répandu rapidement au sein d’autres grandes villes du monde. Fini les Lycra moulants, les pinces à vélo pour protéger les bas de pantalon ! Des marques de vêtements ont embrassé le mouvement et les marques de sport ont urbanisé leurs looks (casques, sac à dos, etc.). Les vélos sont, eux aussi, devenus un accessoire de mode pour les urbains, à l’image des fixies, des vélos épurés, modèle par excellence des hipsters.
Au-delà de l’aspect visuel des cyclistes et de leur vélo, cet engouement rassemble les amateurs de deux roues autour de nouveaux concepts collaboratifs : les café-vélos. Ils permettent de faire réparer son vélo, tout en profitant d’espaces de restauration et de convivialité.
Pour ceux qui ne voudraient ou ne pourraient pas investir, des systèmes de vélos en libre service ont vu le jour au sein de nombreuses villes et communautés d’agglomération. Ces programmes de partage de vélos permettent à chacun de louer un vélo et de le reposer à différents points désignés à travers la ville. Cette solution offre tous les avantages des déplacements à vélos sans pour autant s’inquiéter de son entretien, de son stockage ou de son financement.
La trottinette, objet ludique jusqu’alors quasiment réservée aux enfants, est devenue aujourd’hui la superstar des EDP (engins de déplacement personnel, terme utilisé pour regrouper les trottinettes, mécaniques ou électriques, les hoverboards, les gyropodes et les gyroroues). Même si elle est décriée par un certain nombre d’usagers des trottoirs et de la route en milieu urbain, les consommateurs français sont de plus en plus nombreux à s’équiper de leur propre engin, car d’après la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité (FP2M), il s’est vendu 232 749 trottinettes électriques en France en 2018, un chiffre en hausse de 129% sur un an.
Dans la capitale et dans les grandes villes, les nouveaux services de partage, comme Lime, Bird et d’autres accélèrent également l’engouement autour de ces engins. En effet, pour seulement quelques euros, tout le monde peut les essayer, s’y habituer et franchir le pas de l’achat.
Pourtant, l’engouement autour des trottinettes en libre service cause de nombreux troubles et les services proposés pourraient bien finir par disparaître. En effet, selon la presse, près de la moitié des opérateurs (Bolt, Wind, Hive, Ufo, Voi et Tier) de trottinettes électriques auraient déjà cessé ou suspendu leur service à Paris. En cause, le trop grand nombre d’opérateurs présents sur le marché, la profusion des trottinettes, ainsi que les coûts de maintenance conséquents pour pallier aux dysfonctionnements et aux actes de dégradation volontaire amenant les opérateurs à de grandes difficultés financières.
Phillip Crang a écrit, en 2014, une thèse sur “Le jogging comme mode de transport : une provocation géographique” en s’appuyant sur des recherches effectuées au Royaume-Uni. En effet, Phillip Crang met alors en lumière une pratique méconnue, car si le jogging est avant tout considéré comme une pratique sportive à part entière, il s’avère qu’il peut également être utilisé comme moyen de transport.
Cette thèse, légèrement provocatrice, comme le déclare son auteur lui-même, met en lumière deux types de courses comme moyen de transport. Le premier, la course d’urgence, qui, largement ignorée mais très pratiquée est utilisée pour des enjeux de ponctualité. Le second, plus sérieux, le jogging pendulaire, consiste à effectuer le trajet entre son domicile et son travail en courant. Encore très méconnue, cette pratique regroupe un nombre croissant d’adeptes dans le monde entier. Le chercheur met en avant plusieurs communautés à travers le monde : “de run2work au Royaume-Uni, à The Run Commuter aux États-Unis, en passant par Corrida Amiga au Brésil et Turnschuhpendler en Allemagne, et par les communautés plus petites d’Afrique du Sud, du Danemark et d’Australie. Les organisations se sont multipliées pour promouvoir le jogging pendulaire et partager des astuces et des conseils entre pratiquants. En l’absence de chiffres précis, la meilleure estimation provient probablement de Strava. Son dernier rapport, en 2018, indiquait qu’au niveau mondial, les joggings pendulaires répertoriés sur sa plateforme avaient augmenté de 70 % par rapport à 2017, année qui avait déjà connu une croissance de 50 % par rapport à 2016.”
En moyenne, les joggeurs pendulaires courent 6,6 km et ce, environ 3 fois par semaine, la plupart du temps en milieu urbain. À ce titre, Londres est présentée comme la capitale mondiale du jogging pendulaire.
à Paris, se font à pied
vendus en 2017, en France
vendues en 2018