Enquête 16-25 ans : quelles places pour la mixité et la pratique féminine dans le sport ?
Alors que 46% des jeunes femmes pratiquent leur sport principal seules et 48% des jeunes hommes en groupe avec leurs homologues masculins, seuls 17% des 16-25 ans pratiquent régulièrement un sport au sein d’un groupe mixte. Pourtant l’évolution est en marche, 72% des 16-25 ans estiment en effet caduque la distinction entre sports féminins et masculins et attendent davantage de mixité dans la pratique sportive.
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L’observatoire des pratiques sportives des 16-25 ans de l'UCPA
L’UCPA révèle les résultats d’une enquête sur les spécificités hommes/femmes et la mixité dans le sport réalisée avec le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie) auprès d’un échantillon représentatif de 1000 jeunes qui, chaque année, permet de suivre les évolutions, les nouveautés et d’explorer de nouvelles dimensions des loisirs sportifs des 16-25 ans. Celle-ci a fait émerger quatre éléments marquants de la pratique sportive des 16-25 ans en 2018 et des enseignements sur la pratique féminine.
Si l’envie d’une pratique sportive sans contraintes, avant tout tournée vers un objectif de bien-être individuel est perceptible chez les deux sexes, la tendance est davantage portée par la pratique féminine. 70% des jeunes femmes indiquent faire du sport pour des raisons de bien-être et de santé et 65% d’elles font du sport pour déconnecter du quotidien, alors que les jeunes hommes semblent un peu moins poussés par ces motivations : 65% et 60% respectivement.
En revanche, la pratique masculine reste plus fortement portée par des représentations et motivations liées au sport-performance ou l’esprit d’équipe. Les jeunes hommes citent en moyenne deux fois plus souvent la sociabilité ou encore l’esprit de compétition comme principal moteur.
Si 85% des jeunes femmes ont pu améliorer leur santé grâce à leur pratique sportive, si 75% ont gagné en confiance et 67% ont acquis de nouvelles compétences, force est de constater, que pour chacun des bénéfices perçus, les jeunes hommes sont systématiquement plus nombreux à répondre par l’affirmative. Mais lorsque leur sport de prédilection est un sport d’équipe, les jeunes femmes reconnaissent bien plus fortement les bénéfices de la pratique dans leur développement personnel. Ainsi, les jeunes femmes pratiquant ce type de sport (football, basketball, handball etc.) déclarent davantage avoir gagné en confiance (79% contre 70% pour l’ensemble des jeunes femmes), appris le goût de la compétition (67% contre 36%), développé leur personnalité (70% contre 54%) ou encore gagné en sociabilité (64% contre 39%) à travers leur pratique sportive.
En 2017, le cadre de prédilection pour faire du sport est le domicile : 53% des jeunes sportifs pratiquent chez eux. Ce taux a littéralement explosé depuis 2015 (+20 points). La pratique sportive domestique est davantage portée par les jeunes femmes : 63% d’entre elles indiquent faire du sport à la maison, contre 43% des hommes du même âge. Une évolution probablement liée au développement de disciplines sportives très appréciées par les 16-25 ans comme le fitness, la musculation et tous leurs dérivés, le renforcement, le stretching, le gainage, ou encore le yoga ou le pilates que l’on peut pratiquer seul à la maison. Des disciplines où la pratique féminine l’emporte (55% des jeunes femmes en font, contre 49% des jeunes hommes) et qui voient se développer de nombreuses applications sur smartphone, des chaînes vidéos dédiées et du coaching à distance facilement accessible et porté par des influenceurs proches des codes et attentes des jeunes, ce qui favorise sans doute le rapatriement d’activités sportives au domicile.
Plus généralement, l’engouement pour l’exercice domestique s’accompagne d’un intérêt accru pour les pratiques sportives « indoor », moins chronophages et offrant plus de flexibilité en termes d’organisation. Ainsi, les salles de sport sont particulièrement appréciées car elles offrent la possibilité de faire du sport près de chez soi, seul ou avec d’autres et ce à un coût qui a largement diminué avec le développement des salles low cost. En 2017, plus d’un tiers (36 %) des 16-25 ans ayant déclaré une pratique sportive dans l’année ont fréquenté un tel endroit (+9 points par rapport à 2015).
80% des jeunes sportifs considèrent que la mixité dans la pratique sportive représente plutôt des avantages. Pour les hommes, la mixité renforce la sociabilité et est l’occasion de faire des rencontres (40% des jeunes hommes contre seulement 27% des jeunes femmes), alors que pour les femmes, elle stimule la progression individuelle : 27% des jeunes femmes estiment qu’on progresse plus vite dans un groupe mixte, contre 13% des jeunes hommes du même âge.
59% des jeunes femmes éprouvent une gêne quand elles sont amenées à pratiquer devant des personnes du sexe opposé. Cela constitue le frein principal à la mixité dans le sport pour les femmes, contre seulement 38% des hommes du même âge qui partagent cet avis. Un élément sans doute à prendre en compte dans les réflexions et les actions en faveur de la pratique féminine. Pour 54% des jeunes hommes, ce sont surtout les différences de niveau physique qui rendent la pratique mixte difficile, un avis que partagent également 48% des jeunes femmes.
Compte tenu de ces éléments et de la capacité des 16-25 ans à s’affranchir des cadres et à inventer leur propre pratique, il y a fort à parier que, dans les prochaines années, la réalité des pratiques sportives pourrait connaître des évolutions notables sous l’influence des jeunes générations.
Dataviz complète :
Enquête 16-25 ans : quelles places pour la mixité et la pratique féminine dans le sport ?
Retrouvez, ci-dessous, la dataviz complète ainsi que l'analyse dédiées à la mixité et la pratique féminine dans le sport.